Lecture-spectacle de Bernard Pivot au Centre des congrès de Québec

Le célèbre journaliste et animateur français Bernard Pivot, président d’honneur du Salon international du livre de Québec, a enchanté son public le mercredi 8 avril 2015 au Centre des congrès de Québec lors de sa lecture-spectacle intitulée Souvenirs d’un gratteur de têtes.

Avec humour, celui qui a pris plaisir pendant des décennies à exciter la matière grise et à stimuler les neurones des spectateurs, notamment dans les émissions Apostrophes et Bouillon de culture, a partagé des anecdotes qui ont émaillé sa carrière de critique littéraire. En voici un extrait :

« Pendant vingt-huit ans, chaque vendredi soir, comme le forain de mon adolescence, gratteur de têtes dans le train fantôme, j’ai gratté la tête de millions de téléspectateurs. Pour activer leur sang, stimuler leurs neurones. Pour leur donner envie de lire. En même temps, en direct, j’excitais la matière grise des écrivains afin qu’ils nous livrent le meilleur de leur intelligence et de leur sensibilité. Enfin, après avoir lu tous les livres, et sans pour autant considérer que la chair est triste, je me grattais la tête, non de perplexité, mais de curiosité, de passion et de plaisir. » Souvenirs d’un gratteur de têtes, Bernard Pivot

 

Grand utilisateur de Twitter
À bientôt 80 ans, cet amoureux des mots et de la langue française, friand de livres, est aussi un grand utilisateur de Twitter. Quelque 279 000 personnes sont abonnées à son compte Twitter dans lequel il exerce son art de la rédaction spontanée en 140 caractères. Pour lui, le fait de s’exprimer sur les réseaux sociaux n’est pas une excuse pour employer un mauvais français. Il profitera de sa présence à Québec pour recueillir et noter nos expressions les plus colorées.

Voici quelques perles de gazouillis tirées de son compte :

« Avoir le feu au cul » signifie au Québec piquer une colère ou montrer de l’énergie. En France… Gare aux expressions…faux-culs.

Entre la France et le Québec, le décalage linguistique est heureusement moins important que le décalage horaire.

Petits mots et mots doux vivent dans la peur de se voir chasser un jour par des gros mots.
Les mots courts se moquent des mots longs, incapables de se faire une place sur Twitter.
Les mots longs snobent les mots courts : ils leur reprochent de manquer de lettres.

Le mot « et caetera » en a vraiment marre d’être toujours le dernier de la queue.

Un jour, j’ai surpris une conversation de mots entre eux : ils disaient du mal du mot « absent ».

Il sera possible de rencontrer Bernard Pivot qui offrira plusieurs séances de dédicaces au Salon international du livre de Québec qui se poursuit jusqu’au 12 avril 2015.